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chronique du 7 décembre 2012

 

Le mur de Bethléem : une toile pour les artistes


« Allons donc jusqu’à Bethléem et voyons ce qui est arrivé,
ce que le Seigneur nous a fait connaître. » (Lc 2,15)

Aujourd’hui, si vous avez la chance d’aller sur le lieu traditionnel de la naissance de Jésus, vous verrez que les lieux ont bien changé depuis 2000 ans. D’une part, le petit village est devenu une importante ville arabe. D’autre part, vous allez rencontrer un des éléments les plus visibles de la tension de cette région : le mur de la séparation.

          Il s’agit d’une construction par Israël qui a comme objectif de protéger la population israélienne en empêchant physiquement toute « intrusion de terroristes palestiniens » sur le territoire israélien. L'existence et le tracé de ce mur, long de plus de 700 km, sont contestés sur des aspects politiques, humanitaires et légaux. Les opposants de cette construction le surnomment le mur de la honte ou le mur de l’apartheid.

          Au niveau de l'agglomération de Jérusalem, la barrière est constituée d'un mur haut de huit mètres. Ce mur serpente entre les quartiers du sud de Jérusalem et la ville de Bethléem. Je m’y suis rendu par transport en commun avec l’autobus 21 partant de la station d’autobus arabes de Jérusalem. En arrivant à Bethléem, au moins 10 personnes me demandent de les choisir comme guides ou chauffeurs de taxi. Le mur et la pauvreté ambiante donnent un taux de chômage élevé et ceux qui peuvent se débrouiller en anglais se tournent vers les services aux touristes.

NOT FOR SALE

(photos © Sébastien Doane)

          Au départ, je voulais marcher, mais pour faire ma contribution, j’ai engagé Ahmed, un professeur dans une école secondaire qui arrondit ses fins de mois comme chauffeur de taxi. Il a sept garçons et veut leur payer des études universitaires. D’abord, il me mène au camp de réfugiés Aida. En entrant on voit une immense clé sur laquelle les mots « NOT FOR SALE » (pas à vendre) sont inscrits.

mur de Bethléem

          C’est avec grande joie qu’Ahmed me dit que le pape Benoît XVI est venu dans ce camp pour prier. Il ne s’est pas limité à aller à l’église de la Nativité, il est venu prier devant le mur pour attirer l’attention du monde entier sur la situation des Palestiniens. En l’écoutant, j’étais très fier d’être catholique.

mur de Bethléem

mur de Bethléem

          Puis, il m’amena voir les graffitis sur le mur. Plusieurs images et slogans ont été peints pour montrer l’espoir qu’un jour ce mur sera détruit. On en retrouve même en français. Parmi ces images on retrouve ceux de Banksy, un des plus célèbres artistes du graffiti au monde.

mur de Bethléem

mur de Bethléem

     Cette image forte est peinte là où 40 personnes ont été tuées lors de la première intifada.

mur de Bethléem

(photo © Marie-Armelle Beaulieu)

     Saviez-vous que tous les jours des religieuses catholiques vont prier le chapelet au mur pour la paix et la justice? On retrouve même sur le mur des images religieuses comme cette superbe icône de Marie. Les habitants de l’endroit la nomment Marie-qui-fait-tomber-les-murs.

          Après ma visite de la Basilique de la nativité, du champ des bergers (qui n’est plus un champ) et de la grotte du lait (qui n’est plus une grotte), je repars avec un groupe d’arabe sur l’autobus 21. Une fois au checkpoint, il faut débarquer. Les militaires israéliens avec leurs mitraillettes regardent les papiers et les bagages de tous les passagers. Ils découvrent une boîte de plantes appartenant à un vieux Palestinien. S’en suit une discussion entre lui et les soldats qui a duré 30 minutes. À la fin, ils le laissent passer avec les plantes. Ce contretemps doubla la longueur de notre voyage. C’est une anecdote anodine, mais elle montre comment la vie peut-être compliquée lorsqu’on passe par un territoire occupé.

          Je termine en souhaitant que le chant des anges à Bethléem se réalise un jour  : «  Gloire à Dieu au plus haut des cieux et sur la terre paix pour les hommes, ses bien-aimés. » (Lc 2,14)

Sébastien Doane

Article précédent :
Le parc archéologique de Jérusalem

 

 

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