chronique du 9 décembre 2011 |
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Le sabbat au mur OccidentalEn Israël, le sabbat est si important qu’il faut bien planifier nos activités puisque le vendredi, les magasins ferment plus tôt et restent fermés le samedi. C’est la même chose pour les autobus qui ne passent plus lors du sabbat. Pour éviter ces problèmes, j’ai décidé de vivre le premier sabbat en explorant Bethléem puisque dans les territoires palestiniens on n’arrête pas pour le sabbat. Par contre, je voulais vraiment vivre un sabbat au mur Occidental. Donc la semaine suivante, après ma visite du musée d’Israël qui ferme à 14h le vendredi (c’est quand même tôt), j’ai pris un autobus pour me ramener à la vieille ville. Le mur Occidental juste avant le sabbat À six heures, partout dans la ville on entend le bruit du shofar, un instrument biblique fait de la corne d’un animal. C’est le signal que le sabbat va bientôt commencer. Je vais m’habiller de mes plus beaux vêtements et je me dirige vers le quartier juif. En entrant dans le quartier, je sens l’énergie dans l’air. Il y a de plus en plus de personnes et elles se dirigent toutes vers le même endroit : le mur, kotel en hébreu. Le mur Occidental n’était pas un mur du Temple. C’est un des murs de soutien à l’esplanade du second Temple. Il a été construit du vivant de Jésus par le roi Hérode. Les grosses pierres du bas datent de cette époque, alors que les plus petites datent du VIIe siècle. C’est la seule structure qui reste depuis la destruction du Temple par les Romains en 70. Dans l’histoire moderne, lorsque la ville a été prise en 1967 par l’armée d’Israël, les soldats ont détruit le quartier marocain adjacent au mur ce qui a fait la place nécessaire pour l’esplanade tel qu’on peut la voir aujourd’hui. En arrivant, il faut d’abord passer par la sécurité. Les musulmans ne peuvent entrer et les autres passent par un détecteur de métal. Une fois sur place, les règles sont strictes : il ne faut pas violer le sabbat! N’étant pas juif, j’avoue ne pas connaître toutes les restrictions du sabbat, mais j’en ai appris certaines très rapidement. Quelques personnes m’avaient confié des prières à écrire sur un bout de papier et à placer dans le mur comme se veut la coutume. Dès que j’ai sorti mon crayon et mon carnet, au moins trois personnes se dirigent vers moi pour m’arrêter avant que j’écrive un seul mot. L’écriture est un travail et ne doit pas être fait le sabbat. Pourtant, je voulais prier en écrivant ma prière. On me rétorque que j’aurais dû l’écrire avant que le sabbat ne commence. Je commence à comprendre Jésus qui lui aussi a eu beaucoup de problèmes avec l’observance stricte du sabbat. Mettant cette expérience de côté, je me dis que s’il ne peut lire mon papier, Dieu pourra certainement lire mon cœur. Je prends un des kippas gratuits et un livre de prières juives mis à la disposition des pèlerins et je me fais un chemin vers le mur. Plus j’approche, plus il y a du monde. Je récite quelques psaumes, puis je réussis à toucher au mur. J’avoue que l’atmosphère de dizaines de milliers de personnes priant en même temps m’a ému et que je sentais que j’étais à la bonne place pour avoir un cœur à cœur avec Dieu. Le lieu de prière des femmes (photo © Sébastien Doane) L’esplanade du mur fonctionne comme une synagogue orthodoxe. Les hommes et les femmes sont donc séparés et ils prient en deux endroits distincts. Les hommes à gauche et les femmes à droite. La section des femmes est plus petit et les femmes qui s’y retrouvent au sabbat n’ont pas beaucoup de place. Mais, c’est souvent le côté plus festif où alternent chants et danses. La section réservée aux hommes (photo © Sébastien Doane) Du côté des hommes ont voient la diversité du judaïsme. Les diverses sortes de juifs hassidiques habillés en noir se placent à l’extrémité gauche. Puis, d’autres groupes de juifs conservateurs en blanc se trouvent entre les hassidim et les femmes. Avez-vous remarqué les hommes habillés de vert au milieu de la foule? Il s’agit de jeunes militaires venus au mur pour célébrer le sabbat. Ils viennent prier avec leurs uniformes et leurs mitraillettes fiers du service qu’ils rendent à leur pays. C’est un des éléments qui m’a choqué. Déjà je ne suis pas habitué au port d’armes en public. En plus, il s’agit de jeune homme et de jeunes femmes de 19 à 21 ans. Puis, prier avec des armes, ça, je ne comprends pas du tout… Quelques militaires et leurs amis rassemblés près du mur Une des choses que j’ai appréciée de ce sabbat au mur, c’est l’aspect festif du rassemblement. Plusieurs groupes chantaient, sautaient et dansaient le plus fort possible. On porte une image peu joyeuse du judaïsme. D’ailleurs, le surnom du mur est le mur des Lamentations. Pourtant, j’y ai vu des groupes très heureux de vivre leur foi à l’endroit qu’ils considèrent comme le plus saint. J’ai aussi vu des hassidim complètement déconnectés de la réalité tellement ils étaient absorbés par la prière rituelle qu’ils accomplissaient. En terminant, si vous voulez placer une prière dans le mur, vous pouvez le faire par courriel. Plusieurs organisations offrent ce service. Je vous suggère le site web aish.comqui le fait gratuitement. Mais, ne le faites pas après le coucher du soleil du vendredi : il faut respecter le sabbat! Article précédent : |
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