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THESSALONIQUE 4/6

 

La Parole, créatrice de la foi

Paul prêchant aux Thessaloniciens

Paul prêchant aux Thessaloniciens
Gustave Doré

Thessalonique, septembre de l'an 60. J'ai été frappé, dans la lettre de Paul que Jason m'avait fait lire, d'y trouver à deux reprises une action de grâce pour le succès que la proclamation de l'Évangile avait rencontré à Thessalonique. On m'avait signalé que la prédication de Paul à Athènes n'avait pas été aussi fructueuse. Alors qu'est-ce qui a produit un tel accueil de la part des Thessaloniciens?

      Jason ne manqua pas l'occasion de m'en expliquer la raison. Il me raconta que les maîtres ne manquent pas parmi les Grecs. Quiconque cherche une réponse à ses questions peut aller entendre orateurs et philosophes sur les places publiques. Maniant les idées avec habileté comme des musiciens  jouent avec virtuosité de la cithare, chacun met en valeur ses thèses sur la condition humaine, la divinité et l'ordre universel, selon l'école de pensée à laquelle il appartient. Stoïciens, platoniciens, épicuriens se disputent avec force argumentation l'adhésion de ceux qui sont en quête d'un sens à la vie.

     Mais, d'après le témoignage de mon hôte, il n'en fut pas ainsi de l'apôtre Paul. Jason et les autres membres de la communauté n'ont pas accueilli la parole de Paul comme un discours dont on admire plus la rhétorique que le message. Jason affirma avec insistance que le discours de Paul fut accueilli comme la Parole de Dieu. Il était si engagé par son message qu'il nous convainquit de la vérité de Jésus de Nazareth que Dieu avait relevé d'entre les morts. Il faut préciser ici que bon nombre des chrétiens de Thessalonique étaient déjà en recherche d'un sens à donner leur existence, ne trouvant pas dans leur tradition religieuse une réponse satisfaisante, ni de rigueur morale dans les mœurs pratiquées dans leur société.

     Jason admet que si l'Évangile proclamé par Paul a été reçu comme Parole de Dieu, c'est à cause de ses effets. Or l'effet produit par sa prédication est sans commune mesure avec celui d'un discours de philosophe. L'effet, c'est la foi des Thessaloniciens. On peut dire, sans crainte de se tromper, qu'à travers la parole de Paul Dieu a fait naître des hommes et des femmes à une vie nouvelle; ceux-ci y découvrant l'amour miséricordieux de Dieu. Et la preuve de cette adhésion de foi au Christ Jésus, c'est leur persévérance à suivre Jésus, une fois que Paul les eut quittés, et la transformation de leur vie dans l'amour. Jason convient que renoncer à la foi en Jésus serait ni plus ni moins que de renoncer au sens de son existence, malgré les risques et les épreuves qu'il peut encourir. Il n'y avait pas l'ombre d'un doute dans ses propos.

Pour aller plus loin :

     À propos de la puissance de la Parole, lire les versets 5 et 6 du chapitre 1 de la Première lettre aux Thessaloniciens, et le verset 13 du chapitre 2, ainsi que les versets 16 et 17 du chapitre 10 de la lettre aux Romains.

Yves Guillemette

Début de la série :
Thessalonique, capitale de la Macédoine

Article précédent :
La convocation de l'église

 

 

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