chronique du 26 décembre 2008
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En route vers BethléemAprès avoir été secrètement convoqué par le roi Hérode, raconte l’évangéliste Matthieu, les mages venus d’Orient quittèrent Jérusalem et, guidés par un astre, se mirent en route vers Bethléem (Mt 2,7-9). La distance qui sépare Jérusalem de Bethléem n’est pas très grande, à peine une dizaine de kilomètres, soit moins de trois heures de marche. Les restes du palais d’Hérode. C’est dans son palais à Jérusalem que le roi Hérode le Grand recevait ses invités. Ce palais était situé à l’ouest de la ville, dans la ville haute, près de l’actuelle porte de Jaffa. De là il avait une vue sur toute la ville et ses environs. Il pouvait d’ailleurs surveiller de loin l’avancement des travaux au temple qui se sont échelonnés au-delà de son règne. Hérode avait fait construire plusieurs palais dans son royaume, mais celui de Jérusalem était sa résidence principale. On y trouvait les appartements de la famille royale, des salles de réception pouvant accueillir des centaines de convives, de grandes cours. Après la mort d’Hérode, son palais servit de résidence secondaire aux gouverneurs romains. Les restes du palais, qui abritent aujourd’hui un musée d’histoire sur Jérusalem, peuvent toujours être visités. La vallée de la Géhenne. En sortant de Jérusalem par la porte de Jaffa, on longe la muraille occidentale de la ville en descendant vers le sud, dans la vallée de Hinnom, en hébreu Ge Ben Hinnom (la vallée du fils de Hinnom), d’où « la Géhenne » du Nouveau Testament (Mc 9,43-48, par exemple). Dans la Bible, cette vallée, où eu lieu le massacre de Judéens par les troupes de Nabuchodonosor, est le lieu du châtiment eschatologique; c’est la « vallée du Carnage » (Jr 7,32), la « fournaise ardente où sont les pleurs et les grincements de dents » (Mt 13,42). Sur l’autre versant de la vallée, il y a Yemin Moshe, « le quartier des artistes », où on aperçoit les ailes du moulin de Montefiore. Le grand espace ouvert dans la vallée porte le nom de « Piscine du Sultan ». Un grand bassin de rétention d’eau y avait été construit au Moyen-Age et rénovée par Soliman le Magnifique. Aujourd’hui ce grand espace est utilisé comme théâtre et lieu de spectacles en plein air. Le jour, c’est un très bel endroit où aller lire et pique-niquer. On emprunte alors la route d’Hébron, qui mène à Bethléem. C’est un peu plus loin, sur la gauche, que se trouve le quartier Talpiot, où a été découvert dans en 1980 la tombe qui a fait plus récemment l’objet d’un documentaire-fiction. En tordant un peu le bons sens et en tirant des conclusions hâtives de la probabilité de retrouver les noms gravées sur les ossuaires, l’auteur estimait qu’on y avait trouvé la tombe familiale de Jésus où se trouvaient les ossements de Jésus lui-même, de sa femme Marie-Madeleine (bien sûr!) et de... son fils Simon! Vue sur les environs de Bethléem. Au loin, on aperçoit une colonie juive. Bethléem est une ville située sur les monts de Judée, en Cisjordanie, territoire palestinien. Je n’ai pas connu les complications occasionnées par la construction de la muraille de sécurité israélienne, mais les fois où je suis allé à Bethléem il fallait tout de même passer par un poste de contrôle israélien pour se rendre à Bethléem. Lorsque les territoires étaient bouclés, il fallait prendre un chemin alternatif qui contourne le poste. C’était assez désagréable et plus long mais pas particulièrement difficile, car les autorités israéliennes semblaient fermer les yeux. On lit ceci dans le livre de la Genèse : « Rachel mourut et fut enterrée sur le chemin d'Ephrata, c'est-à-dire Bethléem. Jacob dressa une stèle sur son tombeau; c'est la stèle du tombeau de Rachel, qui existe encore aujourd'hui. » (Gn 35,19-20) Un « tombeau de Rachel » se trouve effectivement juste avant d’arriver à Bethléem. Évidemment, comme c’est le cas de la grande majorité des tombes de personnages bibliques, il s’agit d’un cénotaphe, un monument commémoratif n’ayant jamais abrité les restes de Rachel. Pour y accéder, hommes et femmes ont chacun leur section et ne peuvent voir qu’un coté du cénotaphe. Célébration la veille de Noël dans une des grottes du champ des bergers. L’endroit où se trouvaient les bergers lorsqu’un ange leur apparu (Lc 2, 8-11) n’a pas échappé à la pieuse tradition consistant à identifier géographiquement les lieux mentionnés dans les évangiles. Les guides locaux montrent un « champ des bergers » aux pèlerins chrétiens depuis le IVe siècle. Il se trouve à Beit Sahur, à l’est de Bethléem. Et il y en a même deux! Celui des bergers catholiques et celui des bergers orthodoxes, pourrions-nous dire à la blague. C’est que les catholiques romains et les grecs orthodoxes ont chacun leur « champ des bergers »... Dans celui des orthodoxes se trouvent quelques ruines d’églises du VIe et VIIe siècle; celui des catholiques héberge une chapelle franciscaine autours de laquelle des petites grottes ont été aménagées afin de permettre la tenue de célébrations et moments de prières. Le wadi Artas. Les environs de Bethléem valent vraiment une randonnée, notamment dans le wadi Artas. Il s’agit d’une magnifique vallée très fertile au printemps. Au Moyen-Âge, le village à proximité était appelé par les Croisés Hortus Salomonis, qui signifie « Jardins de Salomon ». On y situait là les jardins où, selon Flavius Josèphe, le roi Salomon venait parfois passer des matinées (AJ 8,186), et qui sont mentionnés dans un passage du livre de l’Ecclésiaste qu’on croyait rédigé par ce roi : « Je me suis bâti des palais, je me suis planté des vignes, je me suis fait des jardins et des vergers et j'y ai planté tous les arbres fruitiers. Je me suis fait des citernes pour arroser de leur eau les jeunes arbres de mes plantations. » (Qo 2,4-6) Les vasques de Salomon. C’est aussi de ce passage biblique cité plus haut que provient l’attribution au roi Salomon des grands bassins que l’on trouve à proximité et qui portent le nom de « vasques de Salomon ». Ces citernes, qui datent probablement de l’époque hérodienne, consistent en trois immenses bassins conçus pour recueillir l’eau de pluie et l’eau des sources environnantes. La profondeur de l’un d’eux atteint 15 mètres! Ces citernes, en grande partie creusées directement dans le roc, sur trois niveaux en pente douce, ont été intégrées à un réseau d’aqueducs débuté à l’époque hasmonéenne permettant l’alimentation en eau de l’ancienne Jérusalem ainsi que l’irrigation de la région au cours des sécheresses. Article
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