chronique du 24 février
2006
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Au désert
du Sinaï J'ai eu l'occasion d'effectuer une excursion dans le
désert du Sinaï avec un groupe d'étudiants de l'École
biblique de Jérusalem. Cest dans ce désert que la
Bible situe lépisode de lalliance entre Dieu et son
peuple par lintermédiaire de Moïse (Ex
19). Nous avons voyagé à dos de dromadaire pendant une
semaine, accompagnés de deux guides égyptiens, et escortés
par un groupe de Bédouins dont l'excellente connaissance des routes
du désert assurait le bon déroulement du voyage. Dans le désert,
à pied ou à dos de dromadaire Le silence! C'est le silence qui m'a d'abord
frappé. Le silence du désert. Aucun son. Aucun des bruits
auxquels nous sommes habitués depuis longtemps. Puis le paysage.
Un paysage évidemment sec et aride, qui rend le désert d'une
beauté incroyable, mais assez peu hospitalier de prime abord :
que du sable et des montagnes, avec de rares points d'eau. Nous avons
beaucoup marché. C'était d'ailleurs le but du voyage. Marcher
dans le désert. Chaque jour, du matin au soir. À pied ou
sur nos montures. Après seulement quelques heures de marche, on
commence déjà à « goûter »
le désert, à en apprécier la solitude. Dans le désert
du Sinaï Nous nous levions très tôt
chaque matin, alors que la température était encore fraîche,
avant que le soleil ne se soit pointé. Nous déjeunions,
chargions nos dromadaires, et cétait parti pour la journée!
Sur la route, nous croisions parfois dautres groupes de Bédouins,
surtout près des points deau où tous viennent se ravitailler.
Après plusieurs heures de marche, nous nous arrêtions pour
manger à lombre dun arbre ou dune montagne. Cétait
les Bédouins qui préparaient les repas : pain, bouillie
de pois chiche et café « arabe ». À
la fin de la journée, après avoir débarrassé
nos dromadaires de leurs charges, nous nous installions pour la nuit.
N'importe où, mais pas trop près d'une oasis, où
il y a beaucoup de moustiques. Puisque nous changions de lieu de campement
chaque nuit, nous ne dressions pas de tente, mais dormions plutôt
à la belle étoile. La nuit, il fallait bien se couvrir,
car si le jour dans le désert le soleil est brûlant, les
nuits sont par contre très froides! Le matin, les
Bédouins nous aident à charger nos montures Bédouins et Bédouines Le désert du Sinaï appartient
aux Bédouins. Environ soixante-dix mille Bédouins y vivent,
répartis en une trentaine de tribus, avec leurs « anciens »
et leurs chefs de clan qui prennent les décisions importantes.
Beaucoup de Bédouins sont encore nomades et vivent comme ils le
faisaient il y a des milliers d'années. Sans eau courante, sans
électricité, sans téléphones, sans télévisions...
Plusieurs ne possèdent en fait que leurs dromadaires, leurs vêtements,
quelques ustensiles et outils, ainsi que leurs tentes. Mais la tendance
est à la sédentarisation, et le mode de vie traditionnel
subit l'influence du tourisme. Il n'est donc pas impossible de croiser,
surtout près des villages, un Bédouin avec la casquette
ou la « Timex » qu'un visiteur étranger lui
a donnée, conversant à partir de son téléphone
cellulaire, ou encore, confortablement assis sur son dromadaire équipé
d'une radio portative... Une pause au cours
de la journée Les Bédouins sont musulmans et parlent
arabe, parfois aussi hébreu. Ils nont généralement
pas eu loccasion daller à l'école, mais peuvent
souvent parler un anglais qu'ils ont appris avec les touristes. J'ai été
étonné de voir que plusieurs Bédouins sont sourds
et muets. Cette réalité s'explique par le fait que les Bédouins
pratiquent l'endogamie : le mariage entre membres de la même
tribu exclusivement. Les Bédouins semblent très curieux
de connaître notre mode de vie à nous, « étrangers »,
et tous les moyens sont utilisés pour converser : lorsque
leur anglais et notre arabe rudimentaires ne suffisaient pas, gestes,
mimes et dessins sur le sable nous permettaient déchanger
quelques histoires... ou au moins de nous faire rire un bon coup! Une Bédouine
vient de me vendre un petit bracelet quelle a confectionné Les femmes adultes portent toujours un
voile qui couvre leur chevelure et une partie de leur visage. Généralement
plus discrètes que les hommes, elles sont néanmoins toutes
aussi intéressées qu'eux à rencontrer et à
parler aux étrangers. La fabrication de vêtements et de bijoux
semble être leur occupation principale, mais ce n'est cependant
pas leur unique sujet de conversation. Dans un hameau constitué
d'une dizaine d'habitations tout au plus, une jeune Bédouine qui,
comme toutes les autres, n'était jamais sortie de son village,
me racontait être sur le point de se marier et me faisait comprendre
son anxiété à l'idée de devoir aller vivre
chez son futur mari qui habite « de lautre côté
de la montagne » où elle n'était jamais allée... Un hameau bédouin Vers la fin de notre parcours dans le désert du Sinaï, notre groupe de Bédouins nous a invités dans le campement dun autre groupe de Bédouins. Afin de nous montrer leur hospitalité, les Bédouins ont choisi un agneau, lont tué et lont apprêté devant nous. Il sagissait dun repas exceptionnel, car les Bédouins ne mangent de la viande quà de rares occasions. Article
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