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Notes géographiques et historiques
 

La mer de Galilée

 

Césarée maritime
SEBQ © 2000

Au cours de l'histoire, différents noms désignèrent cette vaste étendue d'eau douce, qu'entourent aujourd'hui l'État d'Israël, à l'ouest, et les hauteurs du Golan, à l'est. Pour les anciens qui ne connaissaient pas la Méditerranée, ils la voyaient comme une mer, tandis que les autres, grecs ou romains, la considéraient comme un lac. Mais pour tous, c'était l'attrait majeur de la Galilée.

     L'hébreu yam, comme le grec thalassa, peut signifier une « mer » ou un « vaste lac ». Luc seul conserve la désignation largement répandue, « lac de Génésareth ». De leur côté, Marc (7 fois) et Matthieu (11 fois) parlent toujours de « mer », et deux fois avec le nom au complet, « mer de Galilée ». Jean (6,1) signale également la « mer de Galilée », il y joint le nom de « Tibériade », en accord avec la coutume de son époque, vers la fin du Ier siècle. Six fois dans le même chapitre six, il parle de la « mer ». Dans le dernier chapitre, il mentionne la « mer de Tibériade » ou indique simplement la « mer ». (Jn 21,1.7)

     « Galilée » est un ancien nom pour désigner la province à l'ouest de cette mer. « Galilée » signifiant « un cercle, un district, une région », était mis en relation avec l'infiltration des étrangers païens. L'association de la mer avec la région n'apparaît pas avant les évangiles.

     Au cours de l'histoire d'Israël, ce lac ou cette mer reçut différents noms. Le plus ancien, qui remonte au XVe siècle av. J.-C., est « mer de Kinnereth », d'après une localité au nord-ouest du lac. Au IIe siècle de notre ère, la cité de Tibériade, à cause de son importance, donna son nom au lac, désignation qui a persisté jusqu'à nos jours avec le mot arabe Tabariyeh.

Précisions géographiques

     La « mer de Galilée » fait partie de la profonde dépression de la « vallée du Jourdain ». Les sources qui coulent au pied du mont Hermon alimentent la mer de Galilée. Durant l'hiver, l'eau forme un seul long lac jusqu'à la mer Morte. Les sources venant du nord se rassemblent d'abord dans un lac marécageux de roseaux, le lac Huleh, à 70 mètres au-dessus du niveau de la mer. Ce lac, de forme ronde, a 5 km de diamètre. Il fourmille de poissons et d'oiseaux. Du lac Huleh, l'eau se précipite en cascades à travers une gorge étroite, longue de 17 km, pour atteindre le nord de la mer de Galilée, à 300 mètres plus bas.

     Cette vaste étendue d'eau forme un bassin profond, entouré de montagnes à l'est et à l'ouest, avec une ouverture au nord-ouest sur la plaine fertile de Génésareth. Ayant la forme d'une lyre -- d'où le nom de Kinnéreth, venant de l'hébreu kinôr, lyre -- le lac atteint 12 km de largeur et environ 20 de longueur.

     Ses eaux varient du vert au bleu. Les hautes montagnes autour descendent brusquement, surtout du côté est, laissant soupçonner la profondeur considérable du lac, environ 60 mètres. La surface du lac se situe à près de 200 mètres au-dessous du niveau de la mer. Ce phénomène unique s'inscrit dans la dépression de la vallée du Jourdain, depuis le mont Hermon jusqu'à la mer Morte. Il est le résultat d'une activité volcanique à une époque préhistorique. Entouré presque entièrement par des montagnes, le lac est une vaste cuve, avec une percée vers le nord-ouest, sur la plaine de Génésareth, et une autre ouverture au sud.

     Du côté est, la falaise abrupte du plateau du Golan surplombe une mince bande de terre ayant à peine un kilomètre de large. L'ancienne Gérasa se trouverait de ce côté, où le troupeau de porcs se précipita du haut de la falaise pour se noyer dans le lac (Mc 5,1ss et parallèles). À l'ouest du lac, les montagnes forment un amphithéâtre, laissant une étroite plaine le long du lac, où se situent plusieurs importantes localités. Vers le sud, des sources d'eau sulfureuse bouillonnent de temps à autre et déversent des courants d'eau chaude dans le lac. Directement à l'ouest du lac se dressent à 600 mètres les « Cornes de Hattin ».

Hattin

À l'arrière-plan, on voit les Cornes de Hattin.

     Tous les anciens célèbrent les attraits de cette mer. Ses eaux sont fraîches et sa température agréable, en contraste avec la chaleur humide et suffocante de la mer Morte. Le poisson est abondant et les rives du lac sont sablonneuses et propres. Les évangiles signalent tous l'importance de la pêche dans cette mer.

     En raison des nombreux avantages de cette mer, la population autour était dense des deux côtés, avec des localités hellénistiques et romaines importantes à l'est et au sud. Ces cités juives et grecques conféraient à toute la région un caractère cosmopolite. Les inscriptions en grec, tant du côté de la Galilée que du côté du Golan, attestent la présence de païens et de Juifs, avec des contacts fréquents entre les deux groupes.

Jean-Louis d'Aragon, SJ
Bibliste, Montréal

Suite de l’article : Les localités adjacentes

 

 

 

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